PARIS - SAMEDI 10 MAI 1997
11h du mat, c'est dimanche, et j'arrive juste chez moi. Mes oreilles sifflent à n'en plus finir... normal me direz-vous, je viens de me farcir presque 11h d'affilées d'une musique de sauvage !
En effet, D-mention, l'évenement du printemps en matière de techno, viens de se terminer. Avec une affiche particulièrement alléchante, cette soirée (basée à Rungis, dans un mega entrepôt divisé en plusieurs salles) avait tout pour plaire... mais bon... à part des petits détails techniques, RAS...
Ces petis détails sont en fait une ouverture des portes avec plus de 2h de retard, on notera également, côté dépenses, la petite bouteille d'eau à 20 balles (plus cher qu'au Rex Club, et c'est rien de le dire !), une salle jungle promise mais inéxistante, mais surtout un détail qui je pense à son importance, car malgré tous les écrans vidéos, ils n'ont même pas eu l'idée de projeter le nom du dj ou du groupe se produisant... On n'est pas sensé tous les connaître, et c'est bien de pouvoir mettre un nom ou un style sur un visage...
Bon, côté plaisirs, en fait je n'ai pas vraiment décollé de la salle techno, à part quelques rares allers/retours sur les salles house et trance (à mon goût au son un peu trop brouillon). En fait, pour moi, la soirée reposait sur la techno !
Et ça démare plutôt bien avec la nouvelle génération de "cogneurs", entre autre, Miss Kittin (la seule représentante de la gent féminine, et dieu sait qu'elle n'est pas la seule, Tech'Now est bien placé pour le savoir !), Stephanovitch (quel set monstrueux !) ainsi que le "killer" Kriss, sans oublier Miloch, Kevin ou Chaotik Ramses...
Ensuite place au live des 4-IQ. Là encore une surprise de taille. Groupe qui m'était totalement inconnu, ces 4 gaillards et leur transcore survitaminée ont réussi à m'impressionner au plus haut niveau ! Fallait les voir tripatouiller tous en même temps leurs machines infernales ! Bravo messieurs...
Place ensuite à... 7 h du mat (!) à un autre phénomène, alias Manu Le Malin... Fidèle à lui-même, un début "calme", à grand coup de jungle et de break-beat, pour vite dévier vers une transcore et un hardcore aux effets immédiats : vent de folie sur la salle techno !
On allait enfin accueillir celui que j'étais venu tout spécialement voir (avec Scan X) : Lunatic Asylum. Chaque live-act de Guillaume est vraiment un monument de dark-core... Un set toujours aussi court (30 minutes), mais toujours aussi puissant. Son hymne "Chaos Effect" nous a à lui seul tous déchaînés ! (Enfin les quelques irréductibles encore debout !). Ses fameuses nappes brumeuses renforcées par des beats destructeurs font toute la force de Lunatic. Et on en redemande avec plaisir !
Toute chose ayant hélas une fin, celle de D-mention pris forme sous les traits d'un Torgull lui aussi déchaîné, nous finissant à grand coup de transcore et de noisecore, et ce jusqu'à 10h du mat !
Je ne sais pas si les fans de house ou de trance ont pris leur pied ce soir là (je l'espère quand même malgré que leurs salles aient fermées 1h plus tôt, ce qui les a fait atterrir chez nous en plein Torgull !), mais en tout cas je suis sur que les cinglés de techno "qui tape" comme moi on pris un sacré pied !
Bref, voilà une bonne initiative que de prouver que nous avons une excellente scène techno (sans oublier la house et la trance) française, avec des artistes qui n'ont rien à envier à certains de leur collègues etrangers...
